

Jacques BEVILACQUA
Une jeunesse heureuse dans une famille très modeste
Mon père était artisan, après avoir été employé dans une fabrique de manomètres, il fabriquait des voitures d'enfants dans un petit atelier au 30 rue Pradier dans le 19ème arrondissement de Paris... J'ai été élevé par ma mère jusqu'à l'âge de 6 ans (c'est ce que j'ai essayé de reproduire dans mon premier mariage) , j'ai eu beaucoup de chance par rapport à mon petit frère qui est né 7 ans après moi, dans une période où les finances de notre famille étaient au plus bas, moi, j'ai vécu dans notre pavillon (H.L.M.) des Cités-Jardins et lui, il dormait quelquefois dans l'atelier de Paris !
Nous n'avons pas eu beaucoup de biens matériels, (par exemple : j'ai économisé mon argent de poche pendant 35 semaines pour acheter ma première moto) mais nous avons eu tout l'amour dont peut rêver un enfant ! C'est pourquoi, j'ai été très content de donner ma paie à mes parents quand j'ai commencé à travailler, j'étais heureux de participer aux dépenses de ma famille, je me sentais valorisé ! Nous étions payés en espèces, je donnais les billets à mes parents et je gardais la monnaie... Je n'ai gardé que ma dernière paie avant mon mariage.
J'étais très maigre quand j'étais enfant, j'ai même fait un séjour de 7 mois en aérium pour y remédier... cela a bien marché (je pèse 96 Kg maintenant) ! Et c'est en revenant de l'aérium où l'on allait à l'école que le matin que j'ai été premier de la classe pour la seule fois en primaire!
Ma scolarité a été assez médiocre, j'ai seulement eu le Certificat d'études (rappelons qu'à cette époque 5 fautes d'orthographe étaient éliminatoires, heureusement que les ministres successifs ont corrigé cela, sinon on serait loin de nos 80% de réussite au Baccalauréat) !
Ensuite, je suis allé jusqu'en 4ème (que je n'ai pas terminée), je n'ai donc pas eu le brevet, c'est ce qui m'a "sauvé la vie" car je m'étais laissé convaincre que j'étais destiné à m'occuper des autres en devenant prêtre et quand j'ai parlé à mon père d'aller au séminaire, il m'a répondu : "passe d'abord ton brevet" ! J'ai vraiment eu de la chance d'échapper à cette calamité !
Ensuite, j'ai commencé une formation d'électro-mécanicien, j'étais le meilleur élève en électricité et le plus mauvais élève en ajustage, mais là encore, je me suis arrêté au milieu de la 3ème année pour aller aider mon père dans son artisanat et je n'ai donc pas passé ce C.A.P.
Ensuite, ma mère m'a trouvé mon premier emploi chez CoFraTel (Compagnie Française de téléphonie), il s'agissait d'entretenir les batteries d'accumulateurs qui alimentent les installations téléphoniques, je voulais quitter dès le premier jour car cela ne me plaisait pas de travailler dans les vapeurs d'acide sulfurique en atelier ni de me déplacer en transports en commun avec un bidon d'eau distillée et une sacoche remplie de barrettes de plomb et de graisse... Mais à cette époque, on écoutait ses parents même à 18 ans et je ne regrette pas d'avoir suivi ses conseils qui ont été fructueux (voir Ma carrière)...
Je n'ai jamais été sportif, le seul groupe dont j'ai fait partie a été la jeunesse de la paroisse de Ste Bernadette à Champigny au patronage le jeudi et les colonies de vacances en tant que colon d'abord et moniteur ensuite. C'est là que j'ai rencontré Michèle qui était (elle l'est toujours) la sœur
de Jean-Claude moniteur comme moi, ce qui a abouti à mon premier mariage.